Je ne suis pas climato-sceptique. Je ne suis pas facho. Mais je commence à comprendre le sentiment anti-woke.

Je suis dans un milieu bobo. CSP+, écolo, gens de gauche… Et depuis 3 ou 4 ans, ça ne rate pas, à chaque fois que je fais une soirée avec des amis, il y a forcément un moment moralisateur, qui est une critique de ma manière de vivre.

Je ne leur en veux pas. Ils ne sont pas revendicatifs au point de les appeler des wokes. Je dirais qu’ils deviennent tous éco-anxieux, et que ça vient du coeur. Sauf que ça coupe court à toute discussion sur des hobbies.

On arrive à parler d’avion de tourisme. Je dis que je connais quelqu’un qui emmène des gens, car pour garder sa licence il faut qu’il… OUI mais c’est trop polluant. (Discussion coupée court)

Impression 3D, je montre ce que j’étais en train d’imprimer : Dis donc, ça fait beaucoup de déchets plastiques, ça se recycle ? Non. C’est pas terrible pour la planète. (Spoiler : ça faisait 10g de déchets plastique)

Travail : Dis donc, ça fait loin 25 min de voiture pour aller à ton travail. Nous on y va en vélo. On amène la conversation sur comment tu pourrais améliorer ton trajet, en envisageant par exemple 2h de vélo matin et 2h pour rentrer le soir. Et tu fais bien un maximum de télétravail ? Et tu covoitures chaque jour ? (Spoiler : ils ont fait le tour du monde avec une année sabbatique de 8 mois)

On parle de cadeaux de Noël. Mes enfants souhaitent du matériel électronique : Il y a beaucoup de déchets électroniques. Nos enfants ne demandent pas ce genre de choses.

Chacune de ces anecdotes, c’est un couple d’amis différents. Il n’y a plus une seule fois où on n’atteint pas un point woke dans la soirée. J’en arrive à un point où je n’ai plus envie de parler de mes hobby.

  • Camus (il, lui)@jlai.lu
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    22 days ago

    Mon seul conseil n’en sera pas un, ce sera juste un partage d’expérience: ma moitié et moi choisissons soigneusement les personnes avec qui nous passons du temps, surtout le temps dit libre mais pas que. En bonus à ce non-conseil: aussi impopulaire que ça puisse sonner aux chastes oreilles de notre époque baignée d’amour et de tendre fraternité, nous n’hésitons pas rafraîchir ce tri aussi souvent que cela nous semble utile.

    Plus le temps passe, plus j’applique ce conseil. Les amitiés de circonstances avec qui on ne partage plus de valeurs communes, on n’a plus vraiment le temps pour ça

    • Libb@jlai.lu
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      22 days ago

      on n’a plus vraiment le temps pour ça

      Le temps est tellement plus précieux que n’importe quoi d’autres. C’est bien de choisir avec qui on le passe.

      Cela dit nous n’avons pas grand mérite à suivre cette règle. Ma moitié et moi (nous avons plus de 50 ans) avons en effet la chance (?) d’être, heu… disons d’appartenir à certaines de ces minorités qui, à notre époque si accueillante envers les différences, ne nous valent pas que les plus chaudes amitiés ni des accueils toujours enthousiastes, où que nous allions. C’est évident, mais ça n’a également rien de nouveau.

      La seule vraie différence, c’est que de nos jours la haine et la connerie ne sont plus honteuses et ne se cachent plus (merci, la presse et merci les journalistes). Tout ça pour te dire quoi?

      Ah oui, c’est très jeune que nous avons appris à appliquer cette règle qui est la nôtre de filtrer avec qui nous passons notre temps. Du coup, on ne se pose plus la question et on va écarter non seulement les hargneux/ses (peu importe la ‘raison’ ou la ‘légitimité’ de leur haine) mais aussi un max de ce qui nous semblent être des con(ne)s. C’est sûr, c’est très subjectifs et source très probable d’erreurs de jugement, on assume.

      Note que ça nous permet aussi d’apprécier la compagnie de personnes avec lesquelles nous avons très peu voire aucune affinités personnelles, parce qu’elles ne sont pas connes et/ou elles ne sont pas hargneuses de ce qui ne partage pas leurs idées/ce qui est différent. Mais c’est une toute autre discussion qu’il faudrait entamer, là.